' y pas de quoi pleurer !
- Bonjour, Madame et Monsieur,
Alors, votre journée de hier, comment s'est-elle passée avec
votre marraine des J.S.B. ?
- C'était un lundi et ce
lundi-là, il y avait une animatrice des Jeunesses Scientifiques.
Alors, j'étais tout content et
en plus, on allait pouvoir faire notre préparation microscopique à nous.
J'étais impatient de découvrir
des choses merveilleuses à travers l'oculaire.
Quand j'ai commencé à éplucher
l'oignon, je me suis imaginé une cellule qui, comme nous, aurait des yeux, une
bouche, un nez, des oreilles et des sentiments.
Moi, je n'aimerais pas voir un
œil globuleux m'observer par un immense trou
( vue microbienne ! ).
Je me suis dit que, peut-être,
les cellules d'oignon étaient éblouies par la lumière.
Ne voyant pas d'yeux, je me suis
amusée (*) à essayer de voir une éventuelle trace de bouche.
( * ... Je savais que je
n'allais rien voir de tel ! )
Il suffit de peu pour déjà se
sentir comme un petit scientifique :
un cutter, un demi oignon rouge,
une lamelle de verre et un microscope,
et nous voilà partis pour une super après-midi !
J'aime beaucoup l'aspect
technique et algorithmique d'une préparation... Une fois que l'on peut l'observer, on obtient une grande
satisfaction !
Bonjour, petit microscope ! Tu es à nous deux, Inès et moi.
Les thèmes qu'on veut voir
: tout sec, eau, alcool et bien sûr
coloré...
J'étais inquièt(e), enfin au
début, mais... c'est vite parti !
Je m'imaginais avec un
porte-objet complètement cassé et la préparation étouffée dans le colorant.
Avant cet instant où j'allais
avoir cette lamelle dans les mains, j'avais peur de faire une gaffe;
mais une fois qu'elle y était,
c'était comme si elle y était depuis toujours.
Quand il fallait seulement poser
un peu d'oignon, ça, ça ne me faisait pas peur,
mais quand il a fallu que je
mette une couleur ou l'alcool, là, j'avais peur de verser trop.
Je faisais très attention et
j'étais content de le faire.
J'étais un peu stressé et bien
concentré mais ça va,... c'était pas moi qui maniais le couteau à casser !
Nous avions d'abord reçu une
feuille blanche pour y déposer les objets...
ensuite nous avions reçu un
morceau d'oignon duquel nous avons retiré une toute fine épluchure.
Moi, j'étais concentré sur mon
"cutter" pour ne blesser personne. J'avais les mains qui puaient et
la petite peau d'oignon restait collée à mes doigts.
François est venu faire sa
"divine intervention" car je n'arrivais pas à l'étaler. Et c'est dans
un cri de victoire qu'on a enfin réussi...
Je couvre ma préparation avec
mon couvre-objet. Nous avons reçu la consigne de tapoter doucement dessus.
Je trouvais ça très passionnant.
Tout s'est bien passé avec Astrid; elle n'a pas mis la pression, vraiment pas
!
Elle expliquait bien et elle
était très claire. J'avais l'impression d'être un expert en la matière.
C'est la première fois de ma
petite vie que je le fais; je le ferai peut-être encore des centaines de fois
ou plus jamais.
Ce moment était un moment de
plaisir et de concentration. En tout cas, c'était à la fois magique, excitant
et stressant.
Ce mélange de sentiments en
créait un meilleur encore.
Nos voisins d'à côté nous
faisaient rire... et les autres avaient une préparation super belle.
Nous avons essayé de trouver une
image nette. Ensuite nous avons chipoté au réglage fin.
Super : une image !
Elle était magnifique.
Quand nous avons commencé à
l'observer, cette tranche d'oignon n'était pas spectaculaire
car il y avait plein plein plein
de bulles d'air; ça nous empêchait de voir bien clairement...
Ensuite, nous avons trouvé un
coin avec moins de bulles et là, nous étions beaucoup plus content(e)s...
nous étions fièr(e)s de nous...
A ma grande surprise, il n'y
avait d'abord que "des grandes taches rouges". Là, j'étais vraiment
déçu.
Mais en continuant à chercher,
j'ai trouvé quelques cellules.
J'étais étonnée, je ne
m'attendais pas du tout à voir... ce que j'ai vu !
C'était beau mais aussi...
profond ! [ ;-) ] L'oignon, en général, me pique aux yeux mais
hier,
il m'a paru doux, infini... On
plonge dans des mondes colorés, tous différents.
Il suffit aussi de peu pour
rêver : un œil à l'oculaire et on se
laisse planer dans le vivant immortel.
Je pourrais le décrire mieux,
mais je vous en laisse la surprise.
Quand on a mis de l'eau, ça a
complètement changé.
On avait même une tache de rose
perdue en plein milieu; c'était marrant...
On a vu la vacuole d'une
cellule; elle était naturellement d'un rouge flamboyant.
Ensuite, nous avons passé encore
une étape : colorer l'oignon !
On l'a coloré en rouge, comme
ça, si il y a des noyaux, on pourrait les voir.
Là, c'était encore plus beau. On
voyait les noyaux en rouge; il y en avait plein.
Avec le colorant bleu, les
vacuoles ressortaient très fort; les noyaux, par contre, étaient à peine
visibles.
Avec un objectif de 4x ( et un oculaire 12,5x ), on avait
l'impression d'avoir un mur devant soi
mais, regardant mieux, on
reconnaissait une épaisse couche de cellules de couleur bleue - à
cause
du colorant. À l'objectif 10x,
on percevait déjà des noyaux des cellules :
ils étaient comme enfermés.
Les bulles d'air nous ont
empêchés de percevoir autant de cellules qu'on voulait en voir
( C'était principalement la
cause de l'illisibilité des noyaux. ), mais je suis tout de même content.
Et puis j'ai eu le sentiment
d'être un petit mouton car je faisais tout le temps la même chose :
préparer, mettre sous le mic.,
regarder, régler,...
Même si au fond ça ne me
dérangeait pas d'être un mouton parce que c'était assez chouette.
Après, quand on a dû s'arrêter,
c'était comme si c'était la centième préparation que je faisais.
Pour moi, après, dans ma tête,
je pensais à la "victoire". Pour moi qui étais tout stressé,
je ressors tout calme et fier de
moi, tout content, seulement déçu de partir.
Pour moi, ce qu'on a fait,
c'était une grande découverte, très chouette !
Un grand merci à Astrid pour son
aide et sa gentillesse envers nous. Quel beau souvenir !
Je crois que maintenant, je vais
manger des oignons grâce au microscope.